Massif: Aravis.
Style: Ski de randonnée; pente raide.
Altitude et orientation: 2408m et orientation E.
Difficultés:
Zones avalancheuses:
Compagnon du jour: Jack.
Intérêt (1 à 5): 3+. (Mériterait mieux mais les conditions étaient vraiment mauvaises aujourd'hui; sinon très belle vue et couloir esthétique)
Date de la sortie: 31 janvier 2009.
Cette fois c'est au dernier moment que je me suis décidé à sortir. Ayant plein de choses à faire le matin, j'ai attendu 11h00 pour me décider à appeler Jack sachant que lui prévoyait de sortir l'après-midi; il m'a proposé dans un premier temps le Col de Balafrasse.
Je lui ai fait part de mon envie d'aller faire ce couloir. Après avoir bien lu le topo, on c'est dit qu'il était possible de sortir la course à la demie-journée.
J'ai bien pensé que les conditions ne seraient pas extraordinaires mais on va aller faire un tour là-bas quand même; de plus un départ à ski du sommet du jallouvre est vraiment tentant...
Première partie: L'approche jusqu'au couloir.
L'itinéraire du jour.
Il est 13h30 c'est parti; le départ est très tardif mais c'est pas gênant vu le froid qu'il fait.
Pour le moment, on voit la très belle face du Jallouvre où passe deux itinéraires à ski, c'est un objectif pour l'avenir...
Le village du Chinaillon; la neige récente a attiré beaucoup de monde en station ce samedi; ça a été pour l'aller mais au retour, nous avons eu droit à de gros bouchons.
De gauche à droite : Le Roc des Tours, l'Aiguille Verte du Chinaillon et le Buclon.
Les deux premiers sommets sont excellent pour l'initiation à l'activité.
Nous avons croisé pas mal de familles imprudentes qui faisaient de la luge sous les couloirs d'avalanche du sommet du Chapeau.
On voit bien la face sud de la Pointe Blanche, un itinéraire abordable en ski de pente raide. Il y avait des des traces fraîches; je ne peux pas donner des conditions précises mais ça avait l'air pas mal.
Nous quittons la départementale pour la combe du Rasoir encore en plein soleil.
Pour l'ascension, on profite du magnifique paysage avec notamment l'alignement des combes et la Pointe Percée à gauche qui ferme cette partie du massif.
La prise de dénivelé est très efficace dans cette combe, il ne faut normalement pas plus de 02h00 pour atteindre le Col du Rasoir.
Au deux tiers de la combe on commence à apercevoir notre objectif; le couloir est passé à l'ombre depuis un moment déjà.
Le Col du Rasoir; les derniers randonneurs terminent la montée et profite des derniers rayons de soleil.
C'est à partir d'ici que l'on quitte la trace du col pour se diriger vers notre couloir.
A partir d'ici la neige était bien dure; j'ai commencé à me poser des questions quand aux conditions que l'on va trouver là haut...
Deuxième partie: Ascension du couloir et sommet.
Après avoir mit les skis sur le dos, c'est parti pour l'ascension du couloir.
J'ai opté pour le goulet direct qui mène au couloir; quelques passages mixtes étaient intéressants à franchir; Jack lui a préféré contourner cette difficulté par la gauche dans une pente raide exposée mais moins difficile; ce sera notre itinéraire de descente, le goulet ne passant pas à ski.
Nous avons été accueilli par le soleil à notre arrivée au sommet.
Pendant une bonne partie de l'ascension je me suis posé la question à savoir s'il était raisonnable de continuer vu les conditions. En effet se sera une neige gelée trafolée qui faudra négocier à ski plus tard; pour le moment la montée est assez confort dans cette neige dure mais la descente...???
Très jolie vue au sommet du Jallouvre. J'ai profité de mon avance sur Jack pour déguster le paysage, enlever les peaux et me préparer mentalement à la descente.
Jack m'a rejoint rejoint 1/4 d'heure plus tard; je lui est demandé si ça le gênait pas de descendre au plus vite car la neige devient de plus en plus béton.
J'ai préféré aussi prendre un peu d'avance à la descente et négocier au mieux les goulets à 50°. Tout n'a pas été toujours très propre; surtout les parties les moins enneigées. On a réussi malgré tout à se faire plaisir la majorité du couloir mais en serrant les fesses à chaque virage.
Je me suis rendu compte que les rétablissements étaient très aléatoires dans ce type de neige; je précise que cela doit être aussi du à notre niveau qui est peu juste dans du 50° gelé...
Plus bas la neige était meilleure, une poudreuse très tassée; j'ai régulièrement pensé au goulet escaladé à la montée en me disant qu'il fallait que j'évite de m'en mettre une dans un virage.
L'ambiance vertigineuse est présente tout le long de la descente; il faut reconnaître que c'est cette sensation de suspens que l'on vient chercher dans ce genre d'endroit.
Jack en a fini avec les difficultés et enchaîne les virages à fond la caisse; plus bas, la descente de la combe n'était pas vraiment agréable, la neige était croûtée trafollée.
Il ne reste plus que 3/4 d'heure avant la tombée de la nuit. Les couleurs du paysage et la tranquillité à ce moment de la journée sont un vrai bonheur.
Résumer :
Une très jolie course à connaître absolument. Mais pour vraiment en profiter il faut choisir le bon moment de la journée, en neige transfo ça doit être un vrai bonheur.
Les difficultés sont courtes mais soutenues mais surtout une exposition présente du sommet au bas du couloir.
Je reviendrais faire cette course, mais pour le moment c'est d'autres objectifs que l'on a en vue.
Ce fut inespérée de faire ce couloir au vu du démarrage de la journée, je ne pensais pas sortir du tout; comme quoi c'est des fois en improvisant que l'on arrive à faire des jolies choses.